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Flash Info



Sniper, ou le respect du public

Depuis plusieurs mois, Etampes est en effervescence : le festival Les Bruits Défendus, qui fête sa 14ème édition et qui a déjà fait jouer des artistes comme MANU CHAO, SAN SEVERINO, LES WAMPAS, etc., accueille cette année le groupe de rap SNIPER. L'association Saskwash a impliqué des jeunes des quartiers afin de leur donner la possibilité d'être « derrière » les paillettes et le strass du Hip-Hop. Après le succès indéniable de Sefyu (900 personnes), c'est l'esprit tranquille que l'ensemble des bénévoles et des organisateurs attendent l'arrivée des artistes et du public (1000 personnes attendues).

Pourtant, peu après leur arrivée, les artistes de SNIPER disparaissent sans explication et obligent les organisateurs à annuler leur concert, à la grande déception de centaines de spectateurs venus de partout et dont certains attendent l'ouverture des portes depuis 14h !

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Etampes, samedi 19 mai, 15h. On attend 1000 personnes ce soir. Il y a 3 mois, SEFYU a fait 900 dans la même salle. L'ambiance était tellement extraordinaire que tout le monde a voulu remettre ça. Les techniciens de SNIPER sont déjà dans la place. L'ingé-son a recalé le système, le son doit être impeccable. On a loué 30kW de son, les 12 retours de scène sont placés, les loges sont livrées en victuailles conformément aux fiches techniques ; dans les frigos : les salades, la charcuterie Hallal, les packs de bières et les bouteilles de Vodka. Pourtant le régisseur du groupe semble inquiet et suggère de refaire les courses : « il faut se préparer à les envoyer au resto ». Lorsqu'arrivent les stars du hip-hop, tout le monde est sur la brèche, les platines sont déjà sur scène et rapidement se déclenche un conciliabule entre les artistes qui en oublient de saluer les organisateurs. Ca parle fort et le climat est tendu. Il semble que le groupe se demande ce qu'il fout là, dans cette banlieue, alors que dans un mois, ça joue à l'Olympia…

L'équipe technique est prête. Il est temps de faire une balance. On rappelle les artistes ; ils sont sur la route, en direction de Paris : SNIPER ne jouera pas ce soir. Dès lors, les coups de fils fusent, le régisseur technique tente de convaincre le régisseur artistes, seul interlocuteur du groupe qui ne parle pas plus aux techniciens qu'aux organisateurs : « un crew uni comme les doigts de la main »... L'ingénieur leur assure que le son sera bon, le producteur explique que la date est prévue depuis des mois et que les organisateurs ont travaillés d'arrache-pied sur ce concert, qu'on ne peut pas annuler… mais rien n'y fait : SNIPER, un groupe issu de la banlieue, refuse de jouer en banlieue dans une salle qu'ils qualifient avec dédain de MJC. Après un million d'albums vendus, leur tête ne passe plus par les portes de la salle des fêtes. Ces virtuoses de la rime, fer de lance du rap français qui se posent en victimes des médias ont omis un détail : dans un concert il y a les artistes sur scène, mais il y a également d'autres gens tout autour. Il y a un tourneur qui devra payer la faute professionnelle de ses artistes, l'important déficit de la soirée, le préjudice moral pour un festival qui en 14 ans a reçu bien d'autres vedettes, et n'avait jamais subi une annulation. Si le groupe avait un différend avec son tourneur, il est clair que celui-ci n'est pas le seul qui devra payer les pots cassés. SNIPER, cette fois, s'est trompé de cible.

Il y a des organisateurs qui ont travaillé plusieurs mois sur l'événement pour que tout soit prêt le jour J, pour que l'information circule. Il ne s'agit pas d'une MJC, mais d'une association indépendante qui lutte pour survivre et poursuivre son action de développement des artistes locaux.

Il y a les artistes locaux, ceux qui sont venus jouer gratuitement pour être en première partie de SNIPER, parce que c'est SNIPER qu'ils ont choisi. La programmation des BRUITS DEFENDUS est en effet le résultat de sondages auprès des groupes locaux et des jeunes des quartiers. Il y a les bénévoles. Une cinquantaine de jeunes qui ce soir là sont, pour bon nombre d'entre eux, issus de ces quartiers dit « sensibles » d'Etampes. Pour eux, c'est l'occasion de participer concrètement au mouvement hip-hop qui se développe dans cette ville, d'avancer, d'entrevoir une perspective. Pour eux, c'est un coup au moral, une insulte jetée en pleine figure.

Il y a surtout le public. Ils sont venus nombreux, même si certains avaient été prévenus car dans les quartiers, ça buzz... Surtout quand les jeunes sont au cœur de l'organisation. Le public vient de perdre sa chance de voir SNIPER pour 10 euros, un tarif négocié grâce à l'effort de ces bénévoles, qui ont collé des centaines d'affiches de SNIPER en pleine période électorale, de distribuer des dizaines de milliers de flyers. Un tarif négocié grâce à l'effort des techniciens qui ont donné toute leur énergie pour équiper cette salle en matériel son et lumière, pour ce festival qu'ils affectionnent.

Quant aux artistes en tête d'affiche, ils avaient la garantie d'un salaire confortable, assuré par les partenaires financiers du festival (ville, département, région, sacem). Le public devra payer plus de 30 euros s'il persiste à vouloir voir SNIPER à l'Olympia, loin des banlieues que le groupe préfère éviter désormais. Mais pour SNIPER visiblement l'argent n'est pas un problème.

Comment un groupe peut-il anéantir le travail de tant de monde sur un coup de tête ? Comment peut-on ignorer son propre public ? Il y a fort à parier que les Etampois ne se rendront pas à l'Olympia pour demander des autographes. Certains disent déjà que « El Tunisiano » fêtait son anniversaire ce 19 mai et avait prévu de ne pas zoner en banlieue. Pour Etampes et une partie du 91, cette déception qui sonne comme une trahison restera « gravée dans la roche ». SNIPER a maintenant le choix entre le silence et les excuses. Visez juste.

PS : Le concert suivant, prévu le 24 mai à AIX est déjà annulé.

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Ogres de Barback vs Oyonax

Ces courriers nous ont été envoyés par Xavier Arbez, Oyonnaxien, consterné par la réaaction du Maire de sa ville, suite au concert des Ogres de Barback.
Vous trouverez ci-dessous le courrier du maire d'Oyonnax (01) adressé au Ogres de Barback suite à un concert qui a eu lieu le 5 mai dernier au "centre culturel" de la commune ainsi que le courrier de réponse rédigé par les Ogres.
Bonne lecture ...



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Le jour où les musiciens roms ont déchanté
Extrait d'un article du Courrier International :
Dans les colonnes du quotidien Magyar Hírlap, un ancien consul hongrois à Paris s'étonne du traitement réservé à un groupe de musiciens tsiganes invité en France, retenus de façon arbitraire et sans un mot d'excuses au moment de regagner leur pays.
Le groupe Romengo en concert

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Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, la réalité me rappela cette légende. Il se trouve que la maison de la culture de Sablé-sur-Sarthe avait invité le groupe Romengo [groupe de rock rom vainqueur de la Star Ac' hongroise] pour une série de concerts. Le 9 mai, le groupe de Roms s'était envolé sans encombre vers Paris et, les jours suivants, avait donné des concerts remarqués. Le public était enchanté de leur prestation, pour la plus grande gloire de notre pays et de sa minorité rom.

C'est au retour que l'affaire s'est gâtée. Pourtant, d'après nos expériences récentes, les pays occidentaux laissent plus facilement sortir que rentrer les citoyens de pays problématiques.
A l'inspection des bagages, il apparut que l'un des étuis de guitare des Roms posait problème. Il contenait un matériau susceptible d'"exploser" : telle fut l'explication sommaire fournie au bout de plusieurs heures. Six policiers de l'aéroport examinèrent à tour de rôle l'étui incriminé. Les autres voyageurs durent descendre de l'avion, lequel ne put décoller pour Budapest qu'avec un retard de trois heures – sans les Roms suspects.

La crainte du terrorisme explique beaucoup de choses, sauf ce genre de procédure illégale et outrageante. Les policiers de l'aéroport international français ne parlaient que leur propre langue. On s'en aperçut au moment où un membre du groupe, étudiant en anglais et en histoire, essaya de s'entendre avec eux en anglais, en allemand, en italien et en polonais. Ces policiers ne permirent même pas aux musiciens d'appeler l'ambassade de Hongrie. Après les avoir tourmentés durant deux heures, on ne sait pourquoi, comme par un coup de baguette magique, les policiers disparurent. Auraient-ils décidé que l'étui de guitare n'était plus explosif ? Aucune excuse ne précéda leur départ. Mais alors, le capitaine français du vol AF1094 d'Air France suivit le procédé initial avec une logique implacable : il décida que les voyageurs Rom ne pouvaient monter à bord de son avion. Il fallut une nouvelle manche de pourparlers pour que la compagnie valide leurs billets pour un autre vol. Si le décollage du lendemain était incertain, l'hébergement pour la nuit l'était davantage. Car ni la police de l'aéroport, à l'origine de la vexation des Roms innocents, ni Air France ne s'en occupèrent.

Il y a trente ans, à l'époque brejnévienne, les autorités soviétiques agissaient de manière plus démocratique que ne l'ont fait, il y a quelques jours, les fonctionnaires français de notre histoire. On raconte que le touriste polonais roule toujours dans sa Lada. Laquelle est plus fiable que la liaison Paris-Budapest d'Air France.

István Kovács

 

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Kosovo

Article tiré du Monde Diplomatique

Non réglée depuis huit ans, l'épineuse question du Kosovo s'installe de nouveau au cœur de la politique internationale. Le président des Etats-Unis, M. George W. Bush, a alarmé les chancelleries en déclarant, grisé sans doute par un accueil triomphal à Tirana (Albanie) le 10 juin, qu'il fallait savoir dire « assez ! » quand des négociations se prolongeaient trop. Selon lui, le Kosovo doit bientôt déclarer unilatéralement son indépendance, que Washington reconnaîtra sans attendre le verdict du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies.

On se demande pour quelles raisons, en Palestine, cinquante ans n'ont pas suffi pour créer un Etat indépendant (avec les tragiques conséquences que l'on sait), et pourquoi, en revanche, il faudrait régler l'affaire du Kosovo au plus vite.
Dans les Balkans, précipitation diplomatique est parfois synonyme de catastrophe. On se souvient combien la hâte de l'Allemagne et du Vatican à reconnaître, en 1991, la sécession de la Croatie favorisa la dislocation de l'ex-Yougoslavie et le déclenchement de la guerre serbo-croate, suivie par la guerre de Bosnie. Sans minimiser le rôle néfaste de l'ancien président Slobodan Milosevic et des extrémistes partisans de la « Grande Serbie », il faut admettre que des puissances européennes portent une responsabilité dans ces affrontements, les plus meurtriers sur le Vieux Continent depuis la seconde guerre mondiale. La précipitation favorisa aussi la guerre du Kosovo en 1999, quand des Etats européens et les Etats-Unis refusèrent de poursuivre les négociations avec Belgrade, décidèrent d'éviter le débat au sein du Conseil de sécurité, puis, sans mandat de l'ONU, usèrent de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) pour bombarder pendant plusieurs mois la Serbie et contraindre ses forces à quitter le Kosovo.

La résolution 1244 de l'ONU mit fin, en juin 1999, à cette offensive, et plaça le Kosovo sous administration des Nations unies, tandis que des unités de l'OTAN – la Force de maintien de la paix au Kosovo (KFOR), forte de dix-sept mille hommes – en garantirent désormais la défense. Cette résolution 1244 reconnaît l'appartenance du Kosovo à la Serbie. Ce qui est décisif, car le principe adopté par les puissances impliquées dans les récentes guerres des Balkans a toujours été de respecter les frontières intérieures de l'ancienne République socialiste fédérale de Yougoslavie. Au nom de ce principe furent refusés et combattus précisément les projets de « Grande Croatie » et de « Grande Serbie » qui menaçaient de démanteler la Bosnie-Herzégovine. Et c'est sur ce principe que s'appuie aujourd'hui la Serbie, soutenue entre autres par la Russie, pour refuser le plan proposé par le médiateur international Martti Ahtisaari.

L'indépendance sera peut-être la solution inévitable pour le Kosovo, tant sont énormes les obstacles à son maintien dans le cadre administratif de la Serbie. Mais ce chemin ne saurait être envisagé qu'en concertation étroite et prolongée avec Belgrade, soucieux par ailleurs de la protection de la minorité serbe demeurée sur place.
Une indépendance précipitée, comme la réclame le président Bush, non négociée dans le cadre de l'ONU, pourrait entraîner la constitution, à courte échéance, d'une « Grande Albanie », ce qui relancerait automatiquement les irrédentismes croate et serbe aux dépens de la Bosnie. Sans parler du précédent international explosif que cela constituerait pour de multiples entités tentées de proclamer, elles aussi, unilatéralement, leur indépendance. A savoir : la Palestine (Israël), le Sahara occidental (Maroc), la Transnistrie (Moldavie), le Kurdistan (Turquie), la Tchétchénie (Russie), l'Abkhazie (Georgie), le Haut-Karabakh (Azerbaïdjan), Taïwan (Chine), voire, en Europe même, le Pays basque et la Catalogne (Espagne, France), pour ne citer que ces cas. M. Bush est-il prêt à garantir ces indépendances comme il déclare vouloir le faire pour le Kosovo ?

Nous avons sous les yeux les hallucinants dégâts causés au Proche-Orient par les initiatives irresponsables de l'actuel président des Etats-Unis. Sa lourde incursion, maintenant, dans un théâtre aussi explosif que celui des Balkans, l'un des plus dangereux du monde, consterne et atterre.

Ignacio Ramonet.

Statut du Kosovo: Avancée des négociations

Article tiré du journal "Le Monde"

A Vienne, la troïka conduit une nouvelle phase de négociations sur le statut du Kosovo.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, leur avait donné 120 jours, à compter du 1 er août. Soit quatre mois pour jouer le rôle de médiateurs entre Serbes et Kosovars et s'efforcer de sortir les discussions de l'impasse, au sujet du statut futur de la province serbe, peuplée à 90 % d'Albanais.

C'est à Vienne, en Autriche, que le 30 août, la troïka sur le Kosovo - composée de l'Allemand Wolfgang Ischinger, de l'Américain Frank Wisner et du Russe Alexandre Botsan-Khartchenko - doit entendre les doléances des deux parties, reçues séparément. Les diplomates européens attendent ces réunions avec un fort scepticisme, tant les positions paraissent radicalisées. Les Albanais du Kosovo réclament l'indépendance dans les plus brefs délais ; les Serbes la refusent.

La troïka avait été désignée pour obtenir un nouveau répit de quelques mois, après l'échec du plan Ahtisaari. Au bout de plus d'un an de négociations, le médiateur finlandais avait proposé, en mars, un projet de résolution au Conseil de sécurité qui prévoyait une "indépendance surveillée" au Kosovo, sous administration de l'ONU depuis 1999. Mais ce plan a rencontré l'hostilité des Russes, qui refusent d'envisager un Kosovo indépendant et parlent de la menace d'un effet domino en Ossétie-du-Sud ou en Abkhazie, dans les deux provinces géorgiennes séparatistes.

"Il est grand temps de passer de la phase de gestion de conflit à celle de la fin du jeu", a déclaré Martti Ahtisaari au cours d'une conférence à Bled, en Slovénie, le 26 août. Mais l'issue de ce casse-tête diplomatique ne paraît ni certaine ni proche. Lors de cette même conférence, le ministre des affaires étrangères de la Serbie, Vuk Jeremic, a placé la résolution de cette question dans la perspective d'un nouvel élargissement de l'Union européenne (UE).

Au cours de son déplacement à Belgrade et Pristina, les 12 et 13 juillet, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait affirmé que l'échec d'une nouvelle phase de négociations signifierait un retour automatique au plan du médiateur de l'ONU. Mais aujourd'hui, d'autres options sont envisagées, malgré les risques qu'elles comportent, en particulier celle de la partition du Kosovo entre un Sud albanais et un Nord serbe.

Refusant, face à ses interlocuteurs serbes, puis kosovars, d'évoquer de sa propre initiative l'hypothèse d'une partition de la province, M. Kouchner s'est gardé de l'écarter totalement. Mais sa priorité était et demeure de parvenir à une position commune au sein de l'UE sur le Kosovo. Celle-ci serait le préalable indispensable à une éventuelle reconnaissance unilatérale de l'indépendance de la province, explique un expert international à Belgrade, tout en se disant pessimiste sur la possibilité d'une telle unanimité.

Pour preuve, le ministre néerlandais des affaires étrangères, Maxime Verhagen, a pris l'initiative, mardi 28 août, de se déclarer favorable à une partition du Kosovo sous l'égide des Nations unies, "si les deux parties sont d'accord." Une idée aussitôt rejetée à Belgrade et à Pristina, où chacun veut préserver, dans une conception tout à fait différente, l'intégrité territoriale du Kosovo.

Piotr Smolar

Chronologie

  • 10 juin 1999 : le Kosovo est placé sous administration de l'ONU à l'issue de la campagne aérienne de l'OTAN et du retrait de l'armée serbe.

  • Novembre 2005 : le Parlement kosovar vote une résolution pour la création d'un Etat indépendant.

  • Décembre 2005 : médiation de l'ONU dirigée par Martti Ahtisaari.

  • 29 octobre 2006 : la Serbie adopte une nouvelle Constitution réaffirmant sa souveraineté sur le Kosovo.

  • 26 janvier 2007 : M. Ahtisaari présente à Vienne son plan pour le Kosovo

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